Du premier clic de l’editing à l'ultime automation, le mixage est un processus aussi passionnant que laborieux, d'où ce passage en revue d'outils pensés pour vous faire gagner du temps ou élargir vos horizons.
Il ne s’agira pas dans cet article de détailler tous les outils susceptibles d’être utilisés lors de la production d’un morceau mais bien ceux qui proposent des fonctions originales et innovantes pour résoudre des problèmes précis ou améliorer votre productivité. Pas question ici de parler donc de la nième émulation d’un LA2A, d’un 1176, d’un Pultec ou d’une réverb Lexicon mais des traitements, effets et utilitaires réellement novateurs.
À ce titre, il est difficile de ne pas évoquer le Neutron d’Izotope d’entrée de jeu tant son ambition répond à la préoccupation de cet article. Bien plus qu’une supertranche réunissant un EQ dynamique, deux compresseurs, un exciteur et un processeur de transitoires (tous multibandes) complétés d’un limiteur, ce dernier propose une intelligence artificielle destinée à vous faire des propositions de presets contextualisés : le logiciel « écoute » en effet vos pistes et vous propose une chaîne de traitements pré-réglés qui lui semble pertinente. En marge de cette fonction intéressante même si elle ne met pas toujours dans le 1000, on notera la présence d’autres fonctions susceptibles de vous faire gagner du temps : un visualiseur de zones de masquage qui repère les plages de fréquence trop surchargées et un système de couplage d’EQ entre les pistes. Bref, une approche résolument moderne à essayer sous Windows ou Mac aux formats VST, AU, RTAS & AAX entre 250 et 350 $ selon la version, et que vous pourrez découvrir plus en détail via l’émission que nous lui avions consacrée.
On ne saurait toutefois se contenter de Neutron quand de nombreux autres éditeurs ont proposés bien des outils tout aussi intéressants. Et parce qu’il ne saurait y avoir de bon mixage sans bonne qualité d’écoute, c’est d’abord au domaine du monitoring que nous allons nous intéresser.
Améliorer son système d’écoute
Sans écoute fiable, vous n’irez pas bien loin dans la production de votre morceau. Vos casques ou vos enceintes sont donc les premiers maillons de la chaîne à chouchouter, et sans parler de leur choix ou du traitement acoustique physique de votre pièce, voici quelques utilitaires qui pourraient vous aider à améliorer significativement votre système d’écoute.
Corriger l’acoustique de sa pièce
Le mieux pour mixer de la musique, c’est bien sûr de le faire dans une pièce dont l’acoustique a été traitée pour offrir un rendu équilibré et homogène. Toutefois, quand on ne dispose pas d’un tel lieu et qu’on doit bosser dans une pièce qui déforme le rendu des enceintes, il existe des logiciels susceptibles de grandement améliorer l’ordinaire. Après une série de mesures réalisées avec un micro dédié, ces dernier appliqueront une égalisation différente pour chacune des deux enceintes, qui aura pour rôle de compenser les défauts de la pièce pour linéariser le rendu. Si IK Multimedia fut l’un des premier à proposer un logiciel sur ce marché avec ARC et si plusieurs solutions matérielles sont sorties, il semble bien qu’au rayon soft, ce soit à l’heure actuelle Sonarworks qui propose la solution la plus aboutie puisqu’outre un système de calibrage bien conçu, il est le seul à proposer un driver virtuel permettant d’utiliser la correction au-delà d’une STAN ou d’un hôte à plug-in. Tout cela au format VST, AU, RTAS et AAX sous Mac comme PC. N’hésitez pas à vous reporter à l’émission que nous lui avions consacré.
Corriger la réponse en fréquence de son casque
Sonarkworks, encore eux, propose également de corriger la réponse en fréquence et l’équilibre gauche/droite de votre casque via le même plug-in. La chose n’a rien de superflue si l’on considère que la réponse en fréquences des casques est beaucoup moins linéaire que celle des enceintes, tandis qu’on observe même sur des modèles très chers, des différences surprenantes entre l’oreillette droite et l’oreillette gauche. De fait, le plug-in permet de corriger cela, soit en se basant sur des courbes moyennes fournies pour chaque modèle de casque populaire, soit en se basant sur les courbes de votre propre casque que vous aurez envoyé pour calibrage. Notez que la société vend également des casques déjà mesurés, prêts pour un usage calibré donc. Là encore, nous avions testé la chose.
Moins cher mais forcément moins pointu qu’un système sur mesure, le TB Morphit de Toneboosters vaut sans doute qu’on y regarde de plus près, sachant qu’il vaut 30 € et qu’il est dispo aux formats AU et VST pour Mac et Windows.
Simuler le rendu d’enceintes au casque
Tout le monde le dit : parce qu’il ne propose pas une spatialisation naturelle des sons (il offre une écoute bi-aurale et non binaurale), il ne faut pas mixer avec un casque… mais tout le monde le fait ! Que ce soit par commodité ou parce qu’à la fin, le morceau sur lequel on travail sera justement écouté au casque par la majorité des gens. Pour ce faire, on aura tout intérêt à s’équiper d’un plug-in simulant la restitution sur une paire d’enceintes, et dont le principe est simple : il s’agit pour l’essentiel d’ajouter un peu du canal droit filtré dans le canal gauche et vice et versa, en saupoudrant le tout d’une simulation de pièce. De nombreux plug-ins proposent cela, plus ou moins chers et complexes à régler, l’un des plus aboutis étant le NX de Waves. Capable de gérer plusieurs casques, ce dernier assure surtout le suivi de la tête de l’auditeur, soit au moyen de votre webcam, soit au moyen d’un capteur à fixer sur l’arceau de votre casque. Si vous avez envie d’en savoir plus, n’hésitez pas à lire ou relire notre banc d’essai.
N’hésitez pas aussi à aller voir du côté des concurrents plus ou moins chers, qu’il s’agisse du Monitor MSX5 de G-Sonique (VST sous Windows uniquement pour 46 euros), du Redline Monitor de 112db (VST, AU et AAX pour Windows et Mac à 70 €) en encore du Isone 3 de ToneBooster (VST & AU pour Windows et Mac à 20 €).
Protégez vos oreilles
Vos oreilles sont ce que vous avez de plus précieux, et vos moniteurs sont ce que vous avez de plus cher : deux bonnes raisons de protéger les unes et les autres avec l’Ice9 de Cerberus Audio, un plug-in AU & VST pour Mac et PC à placer en bout de chaîne sur le Master de votre STAN. À quoi sert-il ? À couper le son automatiquement à partir d’un seuil que vous aurez préalablement fixé : de quoi éviter plus d’un acouphène en se prenant un malencontreux larsen dans les oreilles ou une distorsion numérique. Bref, indispensable, de la prise jusqu’au mastering, parce qu’on n’est jamais trop prudent.
Éduquez vos oreilles
C’est une application un peu à part sur laquelle nous finirons dans cette section puisqu’il s’agit surtout ici de développer vos capacités d’écoute. Conçu à l’intention des apprentis ingé son, TrainYourEars EQ Edition 2 reprend en effet le principe des logiciels de reconnaissance de notes à ceci près qu’il l’applique à la reconnaissance de fréquences. Avec son interface bien fichue, ce logiciel pour Mac et PC vendu 80 € vous garantit des progrès rapides concernant l’outil le plus crucial pour vos mixages : vos oreilles. Et si même Bob Katz dit que c’est bien…
Dans le même genre mais en moins cher, on pourra aller voir les plug-ins et applis d’Auricula Software ou encore le très sympathique service en ligne SoundGym proposé à 15$ par mois ou 120$ par an.
Analyser et visualiser
On a beau dire qu’il ne faut pas mixer avec les yeux, les visualiseurs et autres solutions d’analyse sont des atouts précieux lorsqu’il s’agit de réaliser un mixage, à plus forte raison quand on doit faire avec les limites de son système d’écoute : pas évident de savoir ce qui se passe dans le bas avec des moniteurs de 5 pouces… Voici donc une petite sélection de plug-ins qui donneront des yeux à vos oreilles… ou l’inverse !
Visualiser plusieurs pistes en même temps
Si l’on trouve d’excellents outils de visualisation chez Nugen Audio, Blue Cat, Flux ou encore Izotope pour n’en citer que quelques uns, les home studistes feront bien de ne pas passer à côté de l’excellent Oscarizor Pro qui, pour 45 euros seulement, offre une très sérieuse solution de visualisation en 2D ou 3D, avec la possibilité d’afficher la réponse en fréquence, la forme d’onde ou l’image stéréo de 10 pistes en simultanée. A ce prix là, on aurait tort de se priver d’autant que l’outil gère le MS, le Surround, qu’il regorge d’options pour ajuster la visualisation et qu’il est dispo sous Mac et PC aux formats VST, AU et AAX. No brainer ? Yes, it is !
Dans le genre, on pourra aussi aller renifler du côté du MMultiAnalyzer de MeldaProduction (offrant une vue sonogramme), du Schope de Schwa , de l’IQ-Analyser de HOFA ou encore des outils proposés par Blue Cat, sachant qu’on retrouve la possibilité de comparer plusieurs courbes de réponses dans les excellents GlissEQ de Voxengo et EQII Pro de DDMF.
Détecter la tonalité d’un morceau
Que ce soit pour mixer deux boucles ensemble, réaliser des programmation ou pour accorder un kit de batterie, savoir quels sont les accords utilisés dans un morceau peut s’avérer précieux. C’est tout l’enjeu du SongKey Mk2 de Hornet Audio qui détectera en temps réel les accords présents dans les pistes que vous lui soumettez. Pour 10 euroballes aux formats AU, VST, RTAS & AAX sous Mac et PC.
Améliorer la qualité des pistes et simplifier l’editing
Restaurer des pistes
Bien évidemment, il ne s’agit pas ici de parler mixeur, casseroles ou piano de cuisson, mais des logiciels destinés à corriger les défaut d’un signal de qualité médiocre ou maltraité, ce qui ne manque jamais d’arriver dans le cadre de la production musicale. De la piste qui sature au bruit de ronflette en passant par les problème de repisse, de phase ou d’encodage destructeur, les problème à régler en amont du mixage et de l’editing ne manquent pas.
Bien conscient de cela, Izotope propose avec RX 6 une suite de modules permettant de se sortir de la plupart des situations via un éditeur spectral et quantité de modules, tous dédiés à un problèmes particulier : suppresseur de bruit de fond, de vent, de raclement de micro, de claquement de bouche, de plosives, de repisse, de saturation, etc. Initialement pensé pour l’univers de la post production et du son à l’image, le logiciel est désormais tout aussi apprécié dans la musique, comme le souligne Michal Brauer qui voudrait pour cela décerner un prix Nobel de la Paix à l’éditeur, de sorte que même la plus complète édition à 1500 $ ne semble pas si chère en regard des services rendus. Soulignons toutefois que l’entrée de gamme RX se situe à 130 $, la version Standard à 400 $ constituant selon nous le meilleur compromis pour la plupart des musiciens. En attendant le test du joujou, vous pouvez toujours vous reporter au banc d’essai de la version 4 que nous avions publié.
Corriger la juste et le placement des notes
A n’en pas douter, il y a eu un avant et un après Autotune dans le monde de la production audio et si ce dernier reste toujours une valeur sûre pour ramener de la justesse sur une prise pleines de faussetés (ou encore faire des effets spéciaux), il semble bien que ce soit le Melodyne de Celemony qui lui ait volé la vedette ces dernières années. Non seulement le logiciel est capable de jouer avec l’audio comme de la pâte à modeler, permettant de transposer et déplacer les notes comme de jouer sur leurs formants, leur vibrato ou leur enveloppe de volume, mais il sait faire cela avec une source polyphonique. C’est en effet le premier logiciel grand public à avoir permis le démixage… et il est toujours le seul à le faire aussi bien, d’autant qu’il s’intègre de plus en plus dans les différentes STAN du marché. Proposé de 100 à 650 € selon la version, le logiciel s’utilse comme plug-in aux formats AU, VST, RTAS, AAX, ReWire ou ARA sous Mac ou PC. Pour en savoir plus, nous vous renvoyons à l’émission que nous avions consacrée à sa dernière version.
Automatiser le calage des notes
Tant qu’on en est à parler édition de la hauteur et du placement, il est difficile de faire l’impasse sur le VocAlign Pro 4 et le Revoice Pro 3 de SynchroArts, deux logiciels permettant de syncroniser à la perfection plusieurs pistes en usant d’algorithm time stretching et de pitch shifting. Le gain de temps est énorme lorsqu’on doit travailler sur des choeurs ou des unissons et valent sans doute de ce point de vue les 400 à 600 euros réclamés par l’éditeur selon la version, d’autant qu’il est possible d’utiliser le logiciel pour bien d’autres choses : générer des doublages, resyncroniser une voix sur de la vidéo, etc. À découvrir dans l’émission que nous lui avions consacrée.
Automatiser le calage des pistes et gérer les problèmes de phase
À cause de problèmes d’horloge ou d’export, il arrive que les différentes pistes d’un même enregistrement soient très légèrement décalées, posant par la suite des problèmes de phase ou de filtre en peigne. Pour régler cela, on n’hésitera pas à aller du côté du Track Align Pro d’Advanced Audio Wave, du Auto Align de Sound Radix ou encore du dont MAutoAlign de Melda Productions dont le rôle est précisément de recaler les pistes à la perfection.
Si de nombreux autres outils existent pour gérer ces problèmes de phase, comme le Voxengo PHA-979 (70 $ en AU & VST sous Mac et Windows) ou encore le Little Labs IBP d’Universal Audio (100 € au format UAD sous Mac et PC), c’est encore vers Sound Radix qu’on reviendra pour jeter un oeil sur Pi qui nous promet, au-delà du calage, de détecter et résoudre les problèmes de phase pouvant survenir lors de la sommation des différentes pistes d’un morceau.
Supprimer la repisse
Le problème avec les micros, c’est qu’ils ont le chic pour enregistrer un peu tout ce qui leur passe sous la capsule… et pas seulement ce qu’on aurait voulu qu’ils captent. Le cas est notamment problématique pour la batterie où la dizaine de micros souvent utilisée n’en fait un peu qu’à sa tête et si les Noise Gate et autres processeurs de transitoires peuvent améliorer l’ordinaire, il demeure encore souvent compliqué d’obtenir un résultat propre de cette manière. C’est pour régler ce problème qu’Accusonus a créé Drumatom qui vous permettra de grandement atténuer la repisse sur les différentes pistes de votre batterie.
Harmoniser le niveau des pistes
Ceux qui ont suivi la série d’articles de Nantho sur le mixage le savent : la première étape d’un mixage consiste à harmoniser le gain des différents pistes composant le morceau. S’il existe bien des vu-mètres logiciels pour faire cela manuellement (notamment l’excellent VUMT de Klanghelm), le LUFS Meter de Klangfreund procure l’énorme avantage d’automatiser tout le processus, ce qui permet de gagner pas mal de temps, surtout que les projets contenant 30 ou 40 pistes voire plus ne sont pas rares. Dispo aux formats AAX, AU & VST pour Mac et Windows, ce petit plug-in devra être placé en insert chaque piste. Il suffira ensuite de syncroniser les instances d’un simple clic pour que le gain de chaque piste soit ajusté autour du niveau LUFS défini. Brillant ! Ne manquez pas d’ailleurs notre test détaillé du logiciel.
Simplifier l’égalisation
Il existe quantité de formidables EQ sur le marché, logiciels ou matériels, à la personnalité neutre ou affirmée, et un certain nombre qui font de gros efforts sur le plan de l’ergonomie (chez Fabfilter notamment ou encore DMG Audio).
Ils ne sont pas nombreux toutefois à disposer d’une interface aussi intelligente que l’AirEQ Premium d’Eiosis. Plutôt que de parler uniquement de fréquences en KiloHertz, ce dernier utilise un vocabulaire nettement plus compréhensible pour un musicien : on y parle ainsi de corps, de présence, d’air, de sub, les dénominations de chaque bande s’adaptant à chaque preset. Ce n’est sans doute qu’une révolution linguistique mais c’est déjà beaucoup, et on apprécie en outre le fait de pouvoir changer par un simple slider le caractère de l’égalisation ou sa force (de 0 à 150%). Le son étant vraiment au rendez-vous, on fera bien de s’intéresser ce plug-in dispo sous Mac et PC aux formats VST, AU & AAX pour 150 $, que nous avions adoré lors de notre banc d’essai.
Plus original encore, le SurfEQ de Sound Radix pense l’égalisation non pas en termes de bandes de fréquences mais de notes, se chargeant en cas de boost ou d’atténuation de l’une d’elle de répercuter les modifications sur les harmoniques qui la compose. Une idée brillante qui pourra rendre de fiers services en complément d’un EQ standard, pour 200 $ sur Mac comme PC aux formats VST, AU, AAX. Red Led avait en tout cas bien apprécié la première version du plug-in.
Beaucoup plus qu’un EQ dans tous les sens du terme, le Frei:raum de Sonible propose enfin un trois en un combinant égaliseur intelligent, « déreverbérateur » et processeur de transitoire. L’intelligence en question consiste à faire écouter une bande précise au plug-in pour qu’il propose de lui-même les corrections à appliquer. Notez que si le logiciel aux formats VST, AU & AAX pour Mac et PC est proposé à un tarif assez élevé de 280 €, chaque module est disponible en plug-in séparé à 130 €. Si vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à lire le test que nous avions publié.
L’un des principaux usage de l’égaliseur consiste à supprimer les fréquences qui tournent, produisent des résonances vraiment disgracieuses au sein du mix. Si la chose n’a rien de très compliquée, elle n’en demeure pas moins fastidieuse et c’est pour cette raison qu’Oek-sound a conçu Soothe, un égaliseur dynamique qui assure la détection des problèmes et y apportant des solutions. Disponible aux format VST, AU et AAX pour Mac et Windows pour 150 €, le logiciel s’avère relativement efficace et pourra trouver son utilité bien au-delà des problèmes de résonances (deessing notamment). Pour plus d’infos, c’est ici que ça se passe.
Finissons ce tour des égaliseurs pas comme les autres avec le vénérable Q-Clone de Waves, un logiciel qui permet de capturer la courbe d’égalisation d’un EQ matériel pour la reproduire à loisir ensuite. Pour Mac, PC aux formats habituels pour un prix… qui varie toutes les semaines vu que Waves passe son temps à faire des promos !
Faire du traitement M/S ou multibande
Le multibande pour tous
Tout le monde n’a pas la chance de bosser sous Reaper et Studio One et de pouvoir splitter à loisir le signal comme bon lui semble. Mais tout le monde a la possibilité d’avoir encore bien mieux avec le MB-7 Mixer de Blue Cat : un plug-in qui, pour 100 €, permet de splitter un signal en 7 bandes paramétrables, et offre ensuite un contrôle complet sur ces dernières, de la visualisation à l’automation en passant par le panning ou le traitement, chaque bande étant susceptible de passer au travers de 4 plug-ins VST. Autant dire que les possibilités sont nombreuses et s’étendent bien au-delà de la compression ou de la distorsion multibande, d’autant que comme d’hab avec le chat bleu, le MIDI s’en mêle…
Le M/S pour tous
Pour jouir du Mid/Side le plus simplement du monde, on ira en revanche voir chez Audio Vitamines qui propose Msg, un petit plug-in AU/VST/AAX capable d’heberger d’autres plug-ins VST/AU qui, par son biais, traiteront le signal en Mid/Side. Pour 28 €, ce serait dommage de se priver…
Simplifier l’automation et le contrôle
La clé d’un mix dynamique où l’on ne s’ennuit pas et où tout reste en permanence parfaitement intelligible, c’est cette bonne vieille automation. Le problème, c’est que tout le monde ne dispose pas d’une surface de contrôle MIDI pour faire cela de manière intuitive, de sorte que de nombreuses solutions sont apparues pour assister la création des fameuses courbes.
Générer une piste d’automation pour la voix ou la basse
Les compresseurs ont beau être de formidables outils pour travailler sur la dynamique d’un signal, il n’ont pas pour autant remplacé le fait d’ajuster continuellement le niveau d’une piste en gardant un doigt sur le fader de volume, comme continuent de le faire les plus grands ingés son derrière leur console. À mi-chemin entre cette démarche et le principe du compresseur, Vocal Rider et Bass Rider (très inspirés du Wave Rider d’Automatic Mixing) permettent d’enregistrer automatiquement des courbes d’automation pour les pistes de Voix ou Basse en fonction de règles préalablement établies. Certes, l’algo ne sera jamais aussi pertinent qu’un travail fait par l’humain, mais il permet d’obtenir une courbe d’automation qui constituera une bonne base de travail éditable pour gérer au mieux le niveau de la piste, tout en s’affranchissant des artefacts et de la coloration que peut amener l’usage d’un compresseur. Comptez 200 à 300 $ selon le format (RTAS, AU, VST & AAX sur Mac et Windows).
Dans le même genre, on ira renifler du côté du Quiet Art Wave Rider 3 et du HoRNet Autogain Pro.
Générer des données MIDI à partir de l’amplitude d’un signal
L’une des grandes forces de produits de Blue Cat Audio réside dans leur aptitude à générer des données MIDI en fonction du signal audio qui les traverse. Dès lors, il est simple de récupérer ces données pour piloter n’importe quel paramètre de n’importe quel plug-in ensuite : un compresseur évidemment, ou encore la fréquence de coupure d’un filtre, sa résonance, ou le dosage d’une reverb, le gain d’une disto. Bref, les possibilités sont extrêmement vastes… On se penchera ainsi, entre autres, sur le DP Meter Pro à 100 € (VST, AU, RTAS, AAX & DirectX sur Mac et PC) ou encore sur l’excellent Dynamics à 150 € que nous avions testé juste à cette adresse.
Unifier le contrôle de ses plug-ins
Toujours chez Blue Cat, on s’intéressera de près au Remote Control qui, pour 50 €, se propose d’être l’unique interface pour gérer différents plug-ins. Certes la chose demande un minimum de préparation en amont, mais une fois votre mapping réalisé, vous voici prêt à gérer depuis une unique surface jusqu’à 64 paramètres MIDI. De quoi s’aérer l’esprit pour se concentrer sur l’essentiel : le son.
Générer des automations en boucle
Si les toutes les STAN permettent de tracer des courbes d’automation, force est d’admettre qu’aucune ne propose d’outil aussi abouti que le MidiShaper de Cableguys. Ce dernier s’avère en effet capable de tracer les courbes les plus complexes, de définir leur périodicité et de les assigner à n’importe quel contrôleur MIDI, qu’il s’agisse d’un paramètre de synthé, d’un pan ou d’un volume. Tout ça pour seulement 24 € aux formats VST & AU sous Mac et Windows. Dans le genre à 50 $, on ne loupera pas non plus son grand concurrent : le LFOTool de Xfer.
Vérifier son mix
Simuler des écoutes différentes
En marge des analyseurs et des outils de comparaison, rien de tel pour vérifier un mix que de le tester sur différents systèmes d’écoute, si médiocres soient-ils, pour s’assurer qu’il sonnera bien en toute occasion. C’est justement ce que propose le MixChecker d’Audified qui simule différents types d’écoutes et vous permet de passer de l’une à l’autre d’un simple clic. Pas sûr que la chose vaille les 150 $ réclamés quand on peut sans doute trouver des réponses à impulsion gratuites pour faire la même chose. Dans le même genre, on pourra d’ailleurs aller renifler du côté du freeware Virtual Studio de BeyerDynamic qui propose 4 simulations différentes pour le casque.
Examiner les différents aspects du mix
Moins ambitieux mais sans doute plus utile, l’Audio Control AC1 de G-Sonique rassemble sur un unique interface un ensemble d’outils et de visualiseurs destinés à écouter votre mix dans tous ses détails : par bande de fréquence, canal LR ou MS, en filtrant les transitoires, etc. Pas mal pensé pour 22 € mais disponible uniquement sous Windows au format VST.
S’assurer que son mixage ou son mastering est MP3-friendly
À l’heure de la dématérialisation galopante de la musique, la plupart des mixes que vous passez des heures à peaufiner en 24 bits/96 kHz finissent dans un baladeur MP3, avec un encodage qui peut varier du pire au meilleur. Autant anticiper la chose dès votre mixage donc en vous servant de ce plug-in qui, pour la coquette somme de 490 €, vous permet de simuler le rendu audio des encodages destructifs (MP3, AAC, etc.). Une excellente idée qui, au-delà des musiciens, sera surtout utile aux producteurs de broadcast qui veulent éviter les mauvaises surprises à l’écoute de leur titre sur YouTube qui, ne l’oublions pas, est aujourd’hui la première plateforme d’écoute musicale en ligne et qui, ne l’oublions pas non plus, n’offre aucun paramétrage en termes d’encodage audio et ne gère toujours pas les formats Lossless. Nous l’avions testé juste ici.
Comparer des mixages ou des masterings
Parce que la mémoire auditive est très volatile et qu’il est souvent difficile de prendre du recul sur le travail qu’on accomplit, il est primordial de confronter son mixage avec un ou plusieurs morceaux de références pour juger de son équilibre et de la justesse des décisions prises. Si le choix des morceaux en question vous regarde (il s’agira de prendre pour références des morceaux dont vous appréciez la production, et en nombre suffisant pour que vous puissiez toujours disposer d’une source de comparaison), vous gagnerez un temps précieux en vous équipant du Magic AB de Samplemagic plutôt que d’utiliser un lecteur audio de base. Utilisable comme plug-in AU, VST, RTAS et AAX pour Mac OS X et Windows 32 ou 64-bit, ce dernier permet non seulement de charger et d’ajuster le niveau de différents morceaux entre lesquels vous passerez d’un clic, mais il offre en outre des fonctions de marquage, de bouclage et de visualisation très utiles pour scruter un détail précis. Bref, un indispensable à 60 euros testé à cette adresse et auquel les possesseurs de Reaktor préféreront peut-être le MixRight de Ghostwave audio, plus abouti sur la visualisation, moins sur les fonctions de lecture, et surtout moins cher (10 balles)…
Et pour quelques plug-ins de plus
Prendre des notes sur le projet
La prise de note est loin d’être un luxe lorsqu’on s’atèle au mixage ou au mastering d’un titre. Ça n’empêche pourtant pas certains séquenceurs d’être dépourvus de toute fonction la concernant. Un oubli qui sera vite réparé avec le MNotepad de MeldaProduction qui se place en Insert de piste et permettra de s’assurer que tous les détails qui vous ont semblé importants ont été sauvegardés avec le projet.
Stocker en ligne ses Recall Sheets
Fonctionnant sur un système d’abonnement à partir de 6,66 $ par mois, Teaboy permet de stocker des notes de studio pour effectuer les Recall de n’importe quel matériel audio (plus d’un millier de Recall Sheets sont proposées) sur une session. Si vous bossez en tout plug-in, inutile de dire que la chose vous passera au-dessus de la tête, mais si croulez sous les outboards et les effets analogiques, inutile de dire que cette dropbox du studio devrait vous intéresser au plus haut point.
Ne pas oublier de faire des pauses
Parce que la tâche sollicite autant votre audition que votre concentration et votre faculté de juger, mixer se révèle aussi exigeant pour les oreilles que pour le cerveau. Dans ce contexte, faire des pauses fréquentes n’est pas seulement conseillé, c’est presque obligatoire pour reposer vos tympans et vos yeux comme pour vous détendre et laisser faire la sérendipité. Et comme la relativité du temps fait que deux heures sont parfois perçues comme dix minutes, un petit utilitaire vous rappelant de faire une pause à intervalles réguliers ne sera pas de trop, dans le sillage de la méthode Pomodoro. Il en existe des quantités de solutions sur le marché, l’une des plus connues étant Workrave pour Windows et Linux. Sous Mac, on ira voir du côté du Time Out de Dejal, tandis qu’on trouve aussi beaucoup de petites applis très bien sur l’App Store d’Apple, l’Android Store et le Chrome Web Store de Google ou encore des extensions pour Firefox en faisant des recherches sur les mots clés ‘Timer’, ‘Break Timer’ ou encore ‘Pomodoro’.